Le temple de Borobudur en Indonésie, une des merveilles du monde
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Le temple de Borobudur en Indonésie est un chef-d'œuvre bouddhiste classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Découvrez l'histoire de sa redécouverte et les particularités de sa conception.
La Compagnie néerlandaise des Indes orientales avait annexé l’île de Java au XVIIIe siècle, achevant sa conquête de l’archipel indonésien commencée au siècle précédent. Toutefois, à la suite de la mainmise de Napoléon 1er sur la Hollande, Java est prise par les Anglais en août-septembre 1810 et rattachée au gouvernement général des Indes britanniques jusqu’à sa rétrocession aux Pays-Bas en 1816, après la chute de l’Empire. C’est durant cette courte période de domination anglaise que Thomas Stamford Raffles, lieutenant-gouverneur de l’île de Java, entend parler d’un immense monument caché au cœur de la forêt, non loin du village de Bumisegor. Il dépêche alors un ingénieur néerlandais, qui entreprend avec l’aide de deux hommes de dégager le site en abattant les arbres.
Un temple magnifique, hors du commun, est mis au jour, et le gouverneur Raffles publie un livre, History of Java, qui emploie pour la première fois le nom de "Borobudur". Selon l’auteur, le nom dérive de bore-budur, budur signifiant en javanais "ancien", et Bore étant le nom du village voisin. Plus récemment, un archéologue a proposé un toponyme lié à la montagne, en fonction de l’étymologie du mot javanais bhudhara. Borobudur s’élève en effet au sommet d’une colline. Elle se situe dans la haute plaine de Kedu, lieu sacré au centre de Java, qui comporte plusieurs temples bouddhistes, en particulier Pawon et Mendut. Plusieurs volcans se dressent à proximité, ainsi que deux rivières. Peut-être la colline s’élevait-elle sur les bords ou au centre d’un lac aujourd’hui asséché, le temple, dont la forme évoque une fleur de lotus, semblant alors émerger de l’eau. L’hypothèse, séduisante, est toutefois discutée.
Le temple a été restauré par les Néerlandais entre 1907 et 1911, mais il fallut de nouveau une importante intervention entre 1975 et 1982 : le gouvernement indonésien, conseillé et financé par l’UNESCO, entreprit alors une restructuration complète du monument. A l’issue de ce chantier gigantesque, Borobudur fut inscrit au patrimoine mondial de l’humanité en 1991. C’est le monument le plus visité de l’Indonésie.
Le monument, un des plus grands temples bouddhiques du monde, a été daté autour de l’an 800 à la suite d’études archéologiques et de recherches sur le contexte historique ; il n’existe pas en effet d’éléments de datation précis. Par rapport aux repères chronologiques occidentaux, il est contemporain du règne de Charlemagne. C’est alors l’époque de la dynastie Sailendra, implantée au centre de Java. Le temple pourrait avoir été érigé en 75 ans, achevé vers 825, selon certaines théories. Comme en témoignent les systèmes d’accès, escaliers et corridors, Il constituait un grand centre de pèlerinage bouddhiste, à l’époque où hindouisme et bouddhisme se côtoyaient et rivalisaient à Java. Le temple est tombé dans l’oubli probablement à partir du XIe siècle, peut-être à cause du déplacement du centre du pouvoir dans la partie orientale de l’île ou d’une série d’éruptions volcaniques, avant la diffusion progressive de l’Islam à Java.
Le sanctuaire présente la forme générale d’un stupa, c’est-à-dire d’un grand cône. Le stupa, un tumulus qui abritait originellement une relique du Bouddha, est devenu une représentation aniconique du Bouddha et un monument commémorant sa mort (parinirvana). A Borobudur, l’ensemble s’organise verticalement en trois parties étagées en neuf terrasses, la base pyramidale composées de cinq terrasses carrées concentriques, la partie médiane avec trois plates-formes circulaires et, au sommet, un stupa monumental.
Cette conception pyramidale exprime les trois sphères superposées de la cosmologie bouddhiste : à la base, le Kamadhatu, la sphère des désirs dans laquelle nous sommes esclaves de nos passions, au-dessus, le Rupadhatu, sphère dans laquelle nous abandonnons nos désirs tout en restant liés aux noms et aux formes, et enfin la sphère céleste de l’Arupadhatu, où il n’y a plus ni nom ni forme. Ce sont les trois étapes de la préparation mentale pour accéder à l’Illumination. Le temple évoque ainsi un mandala exprimant l’essence de l’âme humaine, et en même temps il traduit les proportions du corps humain.
La sculpture vient appuyer le concept spirituel : la base carrée du monument, de 113 mètres de côté, a révélé en 1885 sur sa partie cachée 160 bas-reliefs décrivant le Kamadhatu, les activités humaines, tant négatives (commérages, meurtres…) que positives (charité, pèlerinage…) ou plus neutres (scènes de la vie quotidienne). Y sont associés récompenses et punitions, enfer et paradis. C’est l’évocation du samsara, cycle sans fin de la naissance et de la mort.
Au-dessus, des séries de panneaux de sculptures, sur les murs et les garde-corps des galeries, se déploient selon un ordre fixé par le pradakshina, rituel de déambulation circulaire des pèlerins qui tournent dans le sens des aiguilles d’une montre en gardant le sanctuaire à leur droite. Les bas-reliefs des galeries, d’une longueur totale d’environ 5 kilomètres, illustrent les divers épisodes de la vie du Bouddha depuis sa naissance jusqu’à son illumination en tant que prince Siddhārtha Gautama, puis représentent la quête la Vérité Ultime par Sudhana, fils d’un très riche marchand, selon le récit du Buddhāvataṃsaka Sūtra.
Quatre cent trente-deux statues (souvent endommagées) de Bouddha, assis, jambes croisées en position du lotus, se répartissent sur les cinq plates-formes carrées du Rupadhatu. Sur les plates-formes circulaires supérieurs (Arupadhatu), soixante-douze statues sont abritées par des stupas perforés. Au sommet du temple, un grand stûpa abrite un bouddha (qui semble inachevé). On atteint alors le degré ultime du cheminement spirituel au sommet de ce monument exceptionnel.
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