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La résurrection des Jeux olympiques par le baron Pierre de Coubertin

Pierre de Coubertin, né en 1863 à Paris, est le visionnaire derrière la résurrection des Jeux olympiques modernes. Passionné par le sport et convaincu de son rôle essentiel dans la formation des élites, il s'inspire de la Grande-Bretagne et des États-Unis pour promouvoir le sport scolaire en France. En 1894, Coubertin fonde le Comité international olympique (CIO) à la Sorbonne, donnant une dimension internationale aux Jeux. Les idéaux olympiques qu'il prône, centrés sur le développement harmonieux du corps et de l'esprit, visent à établir une société pacifique et fraternelle. Sous son impulsion, les symboles olympiques, tels que la devise "Citius, Altius, Fortius" et le drapeau aux cinq anneaux, sont créés. Bien que les Jeux modernes aient évolué et intégré de nouvelles disciplines, ils restent marqués par les idéaux de Coubertin, malgré les défis politiques et économiques rencontrés au fil des décennies.

Le baron Pierre de Coubertin (1863-1937)

Charles Pierre Fredy de Coubertin est né le 1er janvier 1863 à Paris. Formé par les Jésuites, il envisage la carrière militaire avant de passer des diplômes de droit. A la suite de plusieurs séjours en Grande-Bretagne, il comprend l’importance du sport dans la formation scolaire (aviron, boxe, équitation et escrime, disciplines qu’il pratique toutes). Il sera aussi sept fois champion de France de tir au pistolet, qu’il imposera dès les premiers JO. Il est aussi passionné de rugby. Fort de sa conviction que le sport participe à l’excellence d’une nation, il prend pour modèle la Grande-Bretagne et les Etats-Unis afin de développer en France une nouvelle pédagogie faisant la promotion du sport scolaire. Comme il l’écrit dans ses livres et ses articles, il souhaite « régénérer la race française, par la rééducation physique et morale des futures élites du pays, qui a connu la défaite de 1870 ».

En même temps, il se rallie à la République, plus sensible à ses arguments que le courant royaliste auquel il appartenait. En 1888, il créé un Comité pour la propagande des exercices physiques dans l'éducation, présidé par l’ancien président du Conseil Jules Simon. Il soutient la création du championnat de France de Rugby à XV, qui voit le jour en 1892. En 1914, il s’engage dans l’armée et enflamme le pays par ses discours nationalistes. En 1920, il s’installe en Suisse où il meurt en 1937. Dès 1894, son histoire personnelle se confond avec celle de l’olympisme.

Des cités grecques aux États modernes : La fondation du Comité international olympique en 1894

Afin de développer le sport, Pierre de Coubertin souhaite lui donner une dimension internationale. L’idée de restaurer les Jeux olympiques n’est pas nouvelle. En 1796, 1797 et 1798 s’était tenue à Paris l’Olympiade de la République, avec même une course de char. Cependant les participants étaient uniquement français. Durant le XIXe siècle, plusieurs tentatives, de portée nationale, avaient vu le jour : à Grenoble en 1832, en Scandinavie en 1834 et 1836, au Canada entre 1843 et 1846, en Grande-Bretagne à partir de 1849… Le richissime grec Evángelos Záppas avait tenté aussi en 1859 et 1870 de ressusciter à Athènes les Jeux olympiques grecs, avec un retentissement limité. Les fouilles menées sur le site d’Olympie par des archéologues allemands à la fin du XIXe siècle créent un contexte favorable à un mouvement de plus grande ampleur de résurrection des JO.

Sous l’impulsion de Pierre de Coubertin se tient, du 16 au 23 juin 1894, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, le Congrès pour le rétablissement des Jeux olympiques, avec des représentants d’une douzaine de nations, en particulier de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. A la clôture, le 23 juin, Coubertin fonde le Comité international olympique (CIO) afin d’organiser tous les quatre ans - comme dans l’Antiquité - les Jeux olympiques modernes. Le siège social de cette entité transnationale, non gouvernementale, est fixée à Paris depuis sa naissance en 1894 jusqu’en 1915 : elle se déplace alors en Suisse, à Lausanne, en raison de la Première Guerre mondiale.

 

Idéaux et symboles

Dans un discours du 25 novembre 1892, Pierre de Coubertin avait déjà énoncé les idéaux olympiques. Il glorifiait le sport qui, selon la conception grecque, devait développer les qualités du corps en même temps que celles de l’esprit, ainsi que la volonté. Ce développement harmonieux devait contribuer à établir des sociétés pacifiques, fraternelles, en favorisant la compréhension mutuelle, l’entente et le fair-play. La jeunesse devait être éduquée dans cet esprit, sans discrimination, alors que le sport était souvent l’apanage des élites sociales. Toutefois, sa conception restait très proche de celle des pays anglo-saxons. Il faisait aussi la promotion des fédérations sportives indépendantes, avec le droit au sport pour tous. Il évoquait déjà la naissance du CIO, reprenant les idéaux antiques, afin de codifier un évènement transnational, les JO, en choisissant les villes organisatrices.

La devise latine, Citius, Altius, Fortius (plus vite, plus haut, plus fort), est reprise dès l’origine de celle du collège Albert-le-Grand d’Arcueil. En 1908 apparaît le credo olympique, « Le plus important aux Jeux olympiques n'est pas de gagner mais de participer ». Il est inspiré d’un sermon de l'évêque de Pennsylvanie lors des Jeux de la IVe olympiade de Londres : « L'important dans ces olympiades n'est pas tant d'y gagner que d'y prendre part ». C’est en 1913 que Coubertin élabore le drapeau olympique, présenté l’année suivante. Les cinq anneaux entrelacés évoquent les cinq continents, affirmant l’universalité des J.O., union entre les nations. Les couleurs sont tirées des drapeaux des nations participant aux premiers Jeux à Athènes en 1896. Le premier serment olympique est écrit par Coubertin et prononcé pour la première fois aux JO d’Anvers en 1920.

C’est en 1928 pour les Jeux d’Amsterdam que naît l’idée d’allumer la flamme dans l’ancien stade d’Olympie, bien que ce rite fût inconnu dans l’Antiquité. L’idée de relayer la flamme depuis Olympie apparait pour les JO de Berlin en 1936. La flamme a même été transportée dans l’espace en 1996 par la navette Columbia et en 2013 par un vaisseau Soyouz jusqu'à la Station spatiale internationale (ISS). En 2000, elle a été portée sous l'eau par des plongeurs, et a été menée jusqu'au sommet de l'Everest en 2008… Enfin, si l’hymne olympique a retenti pour la première fois lors des Jeux d’Athènes en 1896 (une cantate de Kostís Palamás mise en musique par Spýros Samáras), il n’est devenu l’hymne officiel qu’en 1957.

 

130 ans de Jeux olympiques modernes

Depuis les premiers Jeux olympiques tenus à Athènes en 1896 jusqu’à Paris en 2024 se sont tenues 33 olympiades. À cause des deux guerres mondiales, les JO de 1916, de 1940 et 1944 ont toutefois été annulés. Par ailleurs, les Jeux ont souvent eu du mal à échapper à la politique. Les JO de Berlin en 1936, envers lesquels Adolf Hitler était au départ réticent, ont donné lieu à un déploiement de faste et de propagande pour glorifier le régime. Ceux de Moscou en 1980 ont aussi eu une dimension politique à la gloire de l’URSS. Athlètes russes et américains ont longtemps rivalisé pour obtenir le plus grand nombre de médailles. Ponctuellement, des boycotts ont émaillé l’histoire des Jeux. Ainsi, plusieurs pays du Moyen-Orient se sont abstenus en 1956 lors de la crise de Suez. En 1968, 1972 et 1976 de nombreux pays africains ont boycotté les JO pour protester contre le régime d'apartheid sud-africain…

Depuis 1896, le budget et l’enjeux économique des JO n’ont cessé de croître, générant ponctuellement quelques cas de corruption. La médiatisation a connu un extraordinaire essor grâce à la télévision. Les JO de Berlin en 1936 ont été diffusé localement, ceux de Melbourne en 1956 ont fait l’objet pour la première fois d’une transmission mondiale. Les chaînes ont alors commencé à débourser des sommes considérables pour obtenir les droits de retransmission. Les Jeux sont financés par la ville organisatrice et le pays. Le coût des infrastructures, souvent gigantesque ces dernières décennies - à l’exception notable de Paris 2024 - ne cesse de s’alourdir d’un jeu à l’autre, pourtant le CIO touche des droits sur la marque olympique, sur les bénéfices des sponsors, sur les diffusions, ce qui a généré quelques polémiques, de même que les impacts environnementaux…

 

Des Jeux qui ne cessent d’évoluer

Contrairement aux Jeux antiques, les Jeux modernes n’ont cessé d’évoluer, intégrant des disciplines toujours plus nombreuses et diversifiées. Les Jeux de Paris liés à l’Exposition universelle en 1900 ont été reconnus par le CIO, mais pas toutes les épreuves (par exemple le tir au canon ou la pêche à la ligne !), ce qui a permis à 22 femmes d’y participer. Toutefois, il faut attendre les JO de 1928 à Amsterdam pour que les femmes soient admises aux épreuves athlétiques. Depuis, leur participation est passé d’environ 2 % à 40 % des athlètes. Pierre de Coubertin, plutôt misogyne, avait bloqué leur participation jusqu’à son départ de la présidence du CIO en 1925. De même, ce partisan fervent de la colonisation n’envisageait pas la participation d’hommes de couleur, certains de ses propos étant même ouvertement racistes. Cependant, il y avait quelques participants afro-américains aux JO de 1904 à Saint-Louis aux Etats-Unis. Mais c’est aux JO de Berlin de 1936 que leur nombre augmente notablement. Jesse Owens s’y illustre en remportant 4 médailles, ce qui déplait fortement au régime nazi.

Les Jeux olympiques d’hiver, liés à l’essor des sports de montagne, furent organisée pour la première fois en 1924 à Chamonix. Les derniers ont eu lieu en 2022 à Pékin. C’était la quatrième fois en Asie (avec deux fois au Japon et une en Corée du Sud). L’Amérique du Nord les a accueillis 6 fois, l’Europe 14 fois, les prochains JO d’hiver devant avoir lieu à Milan - Cortina d'Ampezzo (2026) puis dans les Alpes françaises (2030). Les Jeux paralympiques ont été projeté dès 1948 pour les soldats mutilés par la Seconde guerre mondiale. C’est en 1960 aux J.O. de Rome qu’ont eu lieu des « Jeux olympiques parallèles », premiers Jeux paralympiques. Depuis les J.O. de Séoul en 1988, ils se tiennent systématiquement à l’issu de J.O., dans la même ville.

 

Pour conclure…

Si on ne peut entrer dans le détail des 33 olympiades tenues depuis Athènes en 1896 jusqu’à Paris en 2024, on peut noter qu’à ce jour 17 JO se sont tenu en Europe dont trois à Paris, trois à Athènes et trois à Londres. Dès 1904, les Etats-Unis accueillaient les JO de Saint-Louis ; quatre autres fois ont suivi jusqu’aux Jeux d’Atlanta. Ce sera la cinquième en 2028 aux prochains J.O. à Los Angeles, la troisième fois dans cette ville. Et le reste du monde ? Une fois au Canada (1976), une fois au Mexique (1968), une autre en Amérique du Sud, à Rio de Janeiro (2016), deux fois en Australie (la troisième est prévue en 2032) et quatre fois en Asie : Tokyo en 1964, Séoul en 1988, Pékin en 2008 et de nouveau Tokyo en 2021 (décalé pour cause de Covid). Les autres continents sont absents, le coût de l’évènement ou des problèmes politiques ayant assurément écarté un nombre encore important de pays… Cependant, les athlètes affluent du monde entier pour les JO, il y en a 5350 à Paris 2024 pour 329 épreuves masculines, féminines et mixtes. On est bien loin des 241 sportifs et 43 épreuves des J.O. d’Athènes en 1896 !

 

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