Trois Nativités marquantes dans l’histoire de l’art
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La représentation de la naissance de Jésus est un motif récurrent de l’histoire de l’art. Découvrez quelques-unes des Nativités les plus marquantes des XIVe, XVe et XVIe siècles.
Ce panneau fait partie d’un célèbre cycle de fresques réalisé pour l’église de l’Arena – également connu sous le nom de chapelle des Scrovegni – à Padoue. Son commanditaire, Enrico Scrovegni, riche banquier, s’attache cette série pour expier les péchés de son père accusé d’usure. Ce début du XIVe siècle est marqué par une redéfinition des codes de la peinture religieuse : on cherche désormais à susciter des émotions pour toucher le spectateur. Giotto s’y prête avec succès, en introduisant une profonde sensibilité dans ses toiles. Une dimension visible dans sa Nativité : le geste protecteur de Marie vers son nouveau-né emmailloté et son regard tendre attirent aussitôt l’attention. Le peintre a même donné au bœuf un regard protecteur pour le nouveau-né. Au-dessus du toit de l’étable, la liesse des anges est visible, et un soin tout particulier est aussi apporté à l'expression de leurs visages. La perspective intuitive, la lumière dorée et la douceur des traits renforcent encore une expressivité tout à fait marquante.
Giotto di Bondone, La Nativité, 1304-1306, 200 x 185 cm, église de l’Arena de Padoue - Wikimedias Commons
Cette œuvre, réalisée en 1485, fait partie des commandes prestigieuses passées à Domenico Ghirlandaio pour des églises florentines. La Nativité et L’Adoration des bergers est commandée par la famille Sassetti pour leur chapelle dans la basilique de Santa Trinita. Elle témoigne de la piété familiale, mais aussi du rôle social et politique que les œuvres d’art jouent dans la Florence de la Renaissance ; il ne suffit pas pour une grande famille d'être pieuse et riche, il faut le montrer, et les tableaux sont pour cela parfaits. Élève de la tradition florentine, Domenico Ghirlandaio fut le maitre de Michel-Ange. Artiste de renom de son vivant, il était particulièrement réputé pour ses représentations de figures humaines.
C’est d’ailleurs ce qui saute aux yeux dans sa Nativité : le réalisme et le soin apportés aux visages des personnages au premier plan. Marie, toute de douceur, regarde son fils avec sérénité. Les traits des trois bergers sont distincts et expressifs : ils traduisent curiosité et admiration. Joseph, quant à lui, regarde vers le ciel, la main portée au front, dans une démonstration de dévotion. Même les regards des animaux respirent une certaine humanité, comme chez Giotto. Le décor est un étonnant mélange d’architecture romaine – l’étable présente des colonnes corinthiennes, et un arc de triomphe enjambe la route – et médiévale, avec la ville fortifiée sur les plans central et arrière. Les Rois mages arrivent tout juste sur la scène de la naissance, accompagnés d’une longue suite de personnages vêtus à l’orientale. Les différents niveaux de paysages, de constructions, et la route qui serpente offrent une très belle perspective au tableau.
Domenico Ghirlandaio, Nativité et adoration des bergers, 1485, tempera sur panneau, Basilique de Santa Trinita, Florence - Wikimedias Commons
La Nativité mystique de Sandro Botticelli, réalisée entre 1500 et 1501, est une œuvre profondément marquée par le contexte spirituel de Florence à la fin du XVe siècle. La ville est alors secouée par les prédications apocalyptiques du moine Savonarole, qui dénonce la corruption de l'Église et appelle à un retour à la vertu. L'influence du prédicateur, exécuté en 1498, laisse une empreinte durable sur Botticelli, qui, dans ses dernières années, délaisse les thèmes mythologiques pour se concentrer sur des œuvres religieuses empreintes de spiritualité et de symbolisme. Cette œuvre s'inscrit dans une phase plus austère et mystique de sa carrière.
L'inscription placée en haut de la composition se traduit comme ceci :
Moi Sandro ai fait ce tableau à la fin de l'an 1500 durant les troubles dont est victime l'Italie à la moitié du temps après le temps accordé au onzième chapitre de saint Jean dans le second sceau de l'apocalypse après la disparition du diable pendant trois ans avant qu'il ne soit enchaîné au douzième chapitre [comme il s'est enterré lui-même]
Ces paroles quelques peu cryptiques introduisent une hybridation : la tableau ne représente pas seulement la Nativité, mais aussi la Parousie, c'est à dire le retour de Jésus sur la terre avant le Jour du jugement. Tiré du Livre de l'Apocalypse, ce moment est censé voir advenir la réconciliation de tous. Les anges et les humains qui s'enlacent au premier plan y feraient référence. Chassés par cette harmonie, de petits diablotins qui avaient tenté d'attirer les hommes dans les limbes de l'Enfer s'enfuient autour d'eux. La scène centrale montre la Sainte Famille, encadrée d'anges et de bergers. Le curieux manège d'anges qui les surplombe serait inspiré des prêches de Savonarole : au nombre de douze, ils représenteraient les douze heures des jours et les douze mois de l'année. Le décor est simple et humble : le vaste cercle doré dans lequel gravitent les anges produit un fort contraste. Une composition tout à fait originale et étonnante donc, qui fait entrer cette Nativité parmi les plus marquantes de son siècle.
Sandro Botticelli, La Nativité mystique, 1500-1501, 208.5 x 74.9 cm, National Gallery
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