Les Marquises, microcosme polynésien
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Pour celles et ceux qui ne voient la Polynésie qu'à travers des images de lagons aux eaux turquoise, de plages de sable blanc bordées d'innombrables cocotiers où quelques fare (paillotes) offrent un espace ombragé pour se reposer, les îles Marquises seront une grande source d'étonnement.
Pour celles et ceux qui ne voient la Polynésie qu'à travers des images de lagons aux eaux turquoise, de plages de sable blanc bordées d'innombrables cocotiers où quelques fare (paillotes) offrent un espace ombragé pour se reposer, les îles Marquises seront une grande source d'étonnement.
Rien de tout cela – ou si peu – dans cet archipel situé à près de 1400 kilomètres au nord-est de Tahiti. Les douze îles, dont six habitées, s'illustrent d'abord par la puissance et la majesté de leurs paysages d'origine volcanique.
L'empreinte des éruptions qui ont façonné les Marquises, bien qu'elles se soient tues depuis longtemps, demeure omniprésente. À Ua Pou, les immenses pitons rocheux qui dominent le paysage en sont certainement l'emblème le plus éclatant.
Partout, dans les montagnes, sur les plateaux intérieurs, ou dans les vallées, le basalte se mêle à une végétation luxuriante pour former d'étonnants contrastes de formes et de couleurs, synonymes d'une extraordinaire variété de paysages.
L'océan, quant à lui, a taillé des côtes abruptes où les hautes falaises l'emportent largement, donnant au littoral marquisien un profil qui ne se caractérise pas non plus par la douceur de ses lignes.
Dans un tel environnement où l'impression de force s'impose, on devine que les sociétés humaines ne se sont pas toujours distinguées par la quiétude de leurs mœurs.
Établies depuis la grande époque du peuplement polynésien des îles du Pacifique, les nombreuses tribus marquisiennes étaient le plus souvent en état de guerre larvée les unes contre les autres. Les conflits, brefs et violents, se résolvaient à coup de casse-tête et s'achevaient parfois dans un type de festin que la morale réprouve.
Le site archéologique du Me'ae Iipona sur l'île d'Hiva Oa, et ses célèbres tikis, témoigne ainsi du remplacement brutal de la tribu des Naiki vaincus par leurs ennemis venus venger le sacrifice d'un chef important.
De même, les haka, ces danses viriles pratiquées dans l'ensemble du monde polynésien lors des cérémonies importantes, se distinguent aux Marquises par leur caractère martial plus accusé. Ces performances sont le reflet de cette longue histoire guerrière perpétuée jusqu'au XIXe et l'arrivée des Européens.
Toutefois, il faut se garder de passer d'un extrême à l'autre ; le risque, ici, étant de substituer au cliché d'« îles paradisiaques » celui non moins réducteur d'« îles barbares ».
La réalité est évidemment plus nuancée, plus complexe et plus riche. Aux hakas masculins, répondent les mave, ces harmonieux chants de bienvenue que les mamas des Marquises entonnent à l'arrivée des visiteurs.
Aux destructrices guerres tribales, répond le mythe de création des îles Marquises. Nommées Fenua Enata (Terres des Hommes) dans la langue locale, elles sont chacune un élément de la maison légendaire bâtie par le héros Oatea pour se loger avec son épouse Atanua.
Aux tatouages marquisiens qui recouvraient les corps nus répondent les tapas, ces étoffes réalisées à partir d'écorces d'arbre méthodiquement frappées par de lourdes masses.
Ces mêmes tapas sont aujourd'hui souvent décorés avec les motifs traditionnels des tatouages marquisiens. Longtemps mis à l'index par l'administration coloniale et l’Église, ces derniers sont redevenus une source de fierté pour la population locale qui manifeste par eux son identité et sa culture redynamisées.
Les Marquises forment un microcosme. Malgré la dépendance économique et l'administration politique, Papeete et Paris sont loin.
C'est un monde riche de son passé et de ses traditions ; un monde où chaque île qui le compose est pourvue de sa personnalité propre ; un monde où le rapport au sol nourricier, là où reposent aussi les ancêtres, n'a jamais été rompu ; un monde singulier qui dégage une énergie à laquelle Paul Gauguin puis Jacques Brel, chacun en leur temps, ont été sensibles.
L'un et l'autre y sont venus finir leur jour, mais ils y ont encore trouvé l'inspiration pour produire leurs dernières œuvres, et pour enfin y reposer, l'un et l'autre réunis dans le petit cimetière d'Atuona.
Kahoa. Kanahau à to òe henua
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Arnaud Hedouin
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