Pérou – CARAL, la première ville d'Amérique
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C’est une mauvaise piste caillouteuse qui relie le site de Caral à la route panaméricaine au nord de Lima. Le paysage est lunaire, parsemé de collines arides recouvertes de sable fin. Aussi surréaliste que cela puisse paraitre, c’est dans cette zone côtière, peu hospitalière, que se sont installées dès 1800 ans av JC les premières populations amérindiennes du continent Sud-Américain. Dans ce désert où rien ne pousse, les vallées fertiles, alimentées par les rivières andines, font office de paradis terrestre et les anciens péruviens l’avaient bien compris...
C’est une mauvaise piste caillouteuse qui relie le site de Caral à la route panaméricaine au nord de Lima. Le paysage est lunaire, parsemé de collines arides recouvertes de sable fin. Aussi surréaliste que cela puisse paraitre, c’est dans cette zone côtière, peu hospitalière, que se sont installées dès 1800 ans av JC les premières populations amérindiennes du continent Sud-Américain. Dans ce désert où rien ne pousse, les vallées fertiles, alimentées par les rivières andines, font office de paradis terrestre et les anciens péruviens l’avaient bien compris...
En 1994, l’archéologue péruvienne Ruth Sady Solis décide de dégager les tumulus présents dans la vallée de Supe, soupçonnant qu’ils ne sont pas d’origine naturelle mais le résultat de constructions monumentales anciennes...
Une pyramide, puis une autre apparaissent. Au total 32 structures publiques et plusieurs ensembles résidentiels se regroupent autour de deux grands espaces. Il s’agit bel et bien d’une cité ou plutôt d’un centre cérémoniel entourant des espaces publics et qui possède sa zone périphérique où vivait la population.
Si le site surprend par sa taille (66 hectares), ce sont les datations réalisées sur des fibres végétales qui vont bouleverser le monde scientifique. L’ancienneté du site est déjà avérée par le simple fait qu’aucun tesson de céramique n’a pu être identifié lors des fouilles. Caral est un site appartenant à la période archaïque que l’on qualifie volontiers de « précéramique » mais à quelle époque fut-il construit et habité ?
L’université de l’Illinois rend ses conclusions : le matériel excavé est daté de -2600 av JC et le site aurait été occupé pendant près d’un millénaire. Quelle découverte !!
Il y a presque 5000 ans, alors que la Mésopotamie et l’Egypte sont considérés comme les deux grands foyers culturels de l’ancien monde, voici qu’au Pérou, des hommes et des femmes construisaient de grands ensembles cérémoniels, pratiquaient l’agriculture, le commerce et s’inséraient au sein d’une hiérarchie sociale complexe.
En effet, l’étude approfondie de l’architecture et du matériel exhumé à Caral nous montre que les pyramides principales sont des lieux de culte, réservés à une certaine élite qui y organisait des fêtes et des rituels complexes.
Un ensemble de 32 flûtes taillées dans des os de condors, des restes de flûtes de pan, des coquillages ou encore des restes de textiles brûlés, montrent la place que la musique et les offrandes occupaient dans les rituels religieux.
Un ensemble de fibres ressemblant à un « Quipu » andin (système de cordes assemblées servant de support numérique à l’époque inca) fut découvert dans une des pyramides, relançant le débat sur l’ancienneté de ce système de comptabilité.
Cependant, si la proximité de la mer (située à seulement 26 km de là) explique l’importance des éléments marins retrouvés sur le site, c’est la quantité d’objets extérieurs à Caral qui surprend les archéologues :
Des semences de roucou cultivé en Amazonie ;
Des fragments de spondyles originaires d’Equateur ;
Des éclats de quartz ;
Une grande quantité de perles dont on trouve la matière première dans les Andes.
Ces éléments nous conduisent à considérer Caral, non seulement comme une cité de première importance, mais aussi comme un centre d’échange commercial à longue distance.
Ici se croisaient et se côtoyaient toute sorte de personnes originaires de lointaines provinces alors qu’une société théocratique extrêmement bien organisée se chargeait d’en contrôler l’organisation au quotidien.
Deux mille six cents ans avant Jésus Christ, la structure de l’organisation andine et les rituels qui la définissent sont déjà en place, ils se perpétueront pendant 4500 ans…
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Avec
Blandine Gautier
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