Frida Khalo, l'amertume
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Il est notoire qu’à Rome, la prolifération des sanctuaires richement dotés et ornés est parallèle à l’apparition des palais construits par les gens de la Curie papale, qui prennent peu à peu possession du sol romain.
Le premier fut le palais de Venise, du cardinal Pietro Barbo, futur Paul II, ensuite le mouvement s’est amplifié. Cela continua avec la Chancellerie, puis le palais Farnèse, la villa Borghèse puis le palais Spada et bien d’autres. Une évolution qui fut facilitée par la fusion de la vieille noblesse et de l’aristocratie de l’Eglise, lorsque les papes en vinrent à être choisis parmi les Colonna, les Médicis (venus de Florence), les Farnèse ou les Borghèse. Rome marquait sa différence avec les autres villes où prédominaient les marchands et les banquiers, le soin de moderniser la ville était du fait des hommes d’Eglise et pour cela les papes comme Sixte Quint, traçaient les rues, bâtissaient des ponts, élevaient des palais et des églises.
Sur la plus haute des sept collines de Rome, sur la piazza del Quirinale, s’élève le palais présidentiel, résidence d’été des papes depuis que Grégoire XIII s’y installa à la fin du XVIè siècle, pour échapper à une épidémie de malaria. De ce fait, les plus grands architectes et sculpteurs y ont travaillé comme Le Bernin, Domenico Fontana et Carlo Maderno.
Tout près se tenaient les écuries du palais. C’est en 1938 que ces écuries furent transformées en parking pour les voitures et finalement en Centre d’expositions.
L’histoire passée du lieu ajoute un souffle épique à la place du Quirinal… Epique également la destinée de celle qui reste l’icône de la culture mexicaine : Frida Khalo qui sera exposée du 20 mars au 31 août 2014.
Fille d’un Allemand immigré en terre mexicaine, Frida Khalo, (1907-1954) a eu un destin quelque peu tragique ! Elle est donc née dans ce Mexique qui revendique une identité affranchie du joug occidental. Dès l’âge de huit ans, une attaque de poliomyélite la laisse boiteuse… Etudiante en médecine, un accident de bus la broie, colonne vertébrale brisée, jambe en morceaux, pied écrasé. Finies les études ! De la médecine elle va pour des années connaître les chambres d’hôpital, les opérations, les appareils orthopédiques, les corsets… Frida est un être disloqué à l’entrée de sa vie de femme ! Pire que la douleur, l’ennui. Pour y échapper, elle peint dans son lit et se forge un caractère en perpétuelle révolte. En tout 56 autoportraits où se lisent sa force, son angoisse, sa volonté… La peinture de Frida c’est le rideau qui se lève sur son enfer. Ses peintres préférés, Breughel, Bosch, Goya, Van Gogh et quelques œuvres d’origine aztèque, lui donnent à voir son propre corps supplicié. Et puis il y a la lecture dans sa vie immobile : Freud, Jung, cette autodidacte nourrit ses peintures à la source de sa culture. Et puis il y a la rencontre avec Diego Rivera, le plus grand peintre mexicain de l’époque qui deviendra son époux et son mentor dont elle écrira « J’ai eu deux accidents graves dans ma vie. L’un c’est quand un tramway m’a écrasée. L’autre c’est Diego ». Elle le voit pour la première fois à 15 ans, ils se marient en août 1929, union improbable mais qui va occuper toute leur vie ! Lui est un peintre muraliste mondialement connu. Il a voyagé en Europe, rencontré Modigliani à Paris, peint à Moscou une fresque pour le Cercle de l’Armée Rouge, semé des enfants un peu partout. Frida est folle de lui et il ne peut se passer d’elle. Ils divorcent en 36, se remarient en 38 à San Francisco. Elle l’accompagne dans ses voyages et élargit son univers. Toujours habillée de vastes jupes colorées, ses cheveux tressés en couronne, avec des bagues à tous les doigts, la pasionaria adopte un air de gitane tombée du ciel ! Elle débarque à Paris en 1938 et se lie avec le groupe de Surréalistes, André Breton en tête mais se démarque très vite de ce mouvement. Une exposition à Paris est un véritable échec parce que mal préparée. Marcel Duchamp tente de l’aider, Picasso est impressionné par sa peinture, Elsa Schiaparelli donne à une de ses robes le nom de Madame Rivera ! Quant à Diego, il n’est jamais loin d’elle, il la recommande à toutes ses relations, il fera de la « Casa Azul », la maison de jeunesse de Frida, un musée Frida Khalo… Son œuvre se décline en pure poésie, « acide et tendre, dure comme l’acier et délicate et fine comme une aile de papillon, profonde et cruelle comme l’amertume de la vie» disait Diego Rivera. Une vie-œuvre qui a profondément marqué l’art des années 30 à 40.
I. Aubert
© Frida Kahlo, Autoritratto con collana di spine, 1940
Harry Ransom Center, Austin
© Banco de México Diego Rivera & Frida Kahlo Museums Trust, México D.F. by SIAE 2014
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