L'indianisation de l'Asie du Sud-Est
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Depuis le néolithique, les peuples d'Inde, d'Asie du Sud-est, d'Indonésie et jusqu'à ceux de Chine du Sud, eurent des relations par voie maritime, d'où l'existence d'un substrat culturel ancien et commun à cette zone géographique. Le culte du Naga (serpent cobra), partout présent, en est une bonne illustration.
Depuis le néolithique, les peuples d'Inde, d'Asie du Sud-est, d'Indonésie et jusqu'à ceux de Chine du Sud, eurent des relations par voie maritime, d'où l'existence d'un substrat culturel ancien et commun à cette zone géographique. Le culte du Naga (serpent cobra), partout présent, en est une bonne illustration.
Au tournant de notre ère, les relations vont subitement s'intensifier et se systématiser. En effet, les Indiens qui, jusque là, allaient chercher leur or en Sibérie, virent les routes caravanières qui passaient par la Bactriane, coupées par la déferlante des Xiong Nu, ancêtres des Huns. Il fallait donc aller chercher cet or ailleurs ! A Suvarnabhumi, "la terre de l'Or", c'est-à-dire l'Asie du Sud-Est !
Rapidement, cependant, les produits recherchés par les marchands indiens s'étendront à d'autres denrées (épices, soie, ivoire, musc, etc…), plus précieuses et plus chères. C'est le début de l'histoire de la "Route des Epices", contrepartie maritime de la Route terrestre de la Soie…
Assez ironiquement, l'or tant convoité par les marchands indiens arriva, au final, dans leurs coffres, non pas grâce aux mines de l'Asie du Sud-est, assez avares au demeurant, mais grâce à l'or issu des coffres des Séleucides et des Romains, devenus de compulsifs consommateurs de produits asiatiques de luxe !
Les marchands indiens, suivant les vents de mousson, s'installèrent d'abord dans le Fou Nan, dont l'antique port d'Oc Eo (Sud du delta du Mékong) démontre combien ce royaume autochtone, sous l'impulsion du commerce, devint puissant.
Il étendit son aire jusqu'au Tenasserim et une partie de la péninsule malaise. Lorsqu'il éclata, vers le VI°s. de notre ère, les influences indiennes dont il était porteur se perpétuèrent dans tous les royaumes "indianisés" qui surgirent par la suite : Dvaravati, le Champa, Angkor, Pagan, le Lane Xang, les Shaïlendras et Sri Vijaya, en Indonésie, puis les tardifs surgeons thaï-shan…
Vue sur un Mékong bleu au sud de Champassak
Il n'y avait pas, de la part des Indiens, volonté de conquête : on n'était là que pour le commerce. Il fallait, néanmoins, établir des comptoirs, où l'on vivrait de longs mois. Les marchands indiens vinrent donc avec leurs hommes de connaissance, ceux qui pouvaient les guider pour vivre selon leurs coutumes : quelques brahmanes et quelques moines bouddhistes, avec leurs shastras, ou traités savants et religieux…
Le substrat culturel commun permit de cohabiter avec les indigènes sans heurts notables… et même davantage… Car les peuples autochtones, qui avaient par ailleurs des cultures élaborées, furent séduits par bien des aspects de la civilisation indienne.
Au premier rang, le système d'écriture. Les autochtones adoptèrent jusqu'à l'ordre alphabétique du sanscrit et adaptèrent les graphies des langues indiennes à leur usage propre. La parenté visuelle est flagrante entre la graphie de nombre d'écritures d'Asie du Sud-est et celles de l'Inde.
Ces peuples adoptèrent aussi l'hindouisme (le plus souvent pour les rois), le bouddhisme (le plus souvent pour les peuples, parfois aussi pour les rois), assimilèrent les shastras concernant, par exemple, l'irrigation, mais aussi l'astrologie, l'architecture, la statuaire sacrée, sans parler des grands textes épiques, dont le Ramayana toujours représenté de Bali à Yangon, en passant par Phnom Penh.
Certaines conceptions politiques des peuples d'Asie du Sud-Est, comme celle du Dieu-Roi-Montagne trouvèrent une résonnance profonde dans le récit mythique du Mont Meru et du barattage de la Mer de Lait. Et nombreux furent les rois de l'Asie du Sud-est à se réclamer de la figure du Chakravartin (le Souverain universel de la culture indienne) ou à se considérer comme un avatar ("descente du dieu") ou un bodhisattva.
L'Inde du Nord et du Sud transmirent ainsi une grande partie de leur culture à l'Asie du Sud Est. L'Inde fut pour cette région géographique ce que la Grèce et Rome furent pour l'Europe… Mais sans que l'épée ne soit tirée et sans colonisation.
Le plus étonnant est que l'Inde oublia qu'elle avait fécondé culturellement toute cette partie du monde. Les travaux des archéologues français, britanniques et bataves contribuèrent à restituer cette étape étonnante de notre histoire humaine.
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