L’exposition Otto Wagner à la Cité de l'architecture

Figure majeure de la révolution architecturale et artistique de la fin du 19e et début du 20e siècle, Otto Wagner (1841-1918), après la commémoration du centenaire de sa disparition à Vienne, fait l’objet d’une grande exposition hommage à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris, du 13 novembre 2019 au 16 mars 2020. Dans un grand parcours, le musée retrace son histoire et son incontournable influence.

Le portrait d'Otto Wagner

Du jeune architecte influencé par l’historicisme à la mode dans l’Europe des empereurs François-Joseph et Napoléon III, à l’enseignant de l’École des Beaux-arts de Vienne, source de la révolution du mouvement Sécession ; l’exposition évoque par les dessins et les objets la carrière d’un maître de l’architecture.

Le public français, sensible à l’inspiration sensuelle de l’Art Nouveau et à l’innovation moderne, découvrira dans l’œuvre d’Otto Wagner l’un des grands génies de la métamorphose artistique du début du 20e siècle. Si plusieurs projets de l’architecte n’ont jamais été réalisés, jugés trop novateurs à l’époque, la capitale autrichienne conserve aujourd’hui plusieurs chefs-d’œuvre illustrant la diversité de l’inspiration d’Otto Wagner, des « maisons majoliques », au pavillon de la station de métro de Karlsplatz ou au pont de Wienzelle.

Près du cœur de Vienne, sa grande façade dominant l’avenue, se déploie l’immeuble de la Caisse d’Épargne de la Poste, construit entre 1904 et 1906. Aménagé sur tout un îlot urbain, le bâtiment est un exemple du goût d’Otto Wagner pour l’innovation dans les plans comme dans l’usage des matériaux. Au premier regard la façade semble classique, puis en s’approchant apparaît le rythme des fixations d’aluminium des plaques de marbre, les lignes sobres des garde-corps et les longues silhouettes des Victoires dominant la construction.

Cependant, la plus spectaculaire création apparaît, les escaliers franchis, dans le grand hall de la banque. Baignée de la lumière de l’immense verrière, la salle des guichets est caractérisée par une architecture de verre et de fer d’une saisissante sobriété, ponctuée des détails sophistiqués des bouches du chauffage central ou du sol de pavés de verre destiné à éclairer les bureaux du sous-sol.

A la même époque Otto Wagner présente le projet d’aménagement de l’hôpital psychiatrique à Hutteldorf, près du château de Schonbrunn. Bien que l’architecte n’ait pas mené la construction à son aboutissement, le plan général fut respecté. Dominant les bâtiments médicaux et administratifs, au sommet du parc et de la colline, trône l’église Saint Léopold. La récente restauration a rendu son éclat au marbre blanc et à la dorure du dôme, d’un des chefs-d’œuvre de Wagner.

De nouveau la forme en croix latine et les fenêtres évoquent une architecture classique, mais chaque détail évoque le raffinement décoratif et l’attention du maître et des artistes qui collaborent à ce projet. La façade du bâtiment évoque le cheminement de l’âme : du socle de pierre brute au marbre blanc des murs vers l’or du dôme surmonté de la croix. L’intérieur de l’édifice est pour sa part d’une spectaculaire pureté : l’habillage de pierre blanche est accompagné des lignes dorées des cadres et complété d’un extraordinaire ensemble de vitraux de Koloman Moser.

Découvrez également une sélection ci-dessous de voyages culturels Intermèdes à Vienne pour découvrir plus en profondeur les oeuvres d'Otto Wagner.