Les fêtes des Rameaux et de Pâques à la mode éthiopienne
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En Éthiopie, les fêtes des Rameaux et de Pâques sont des moments spirituels intenses. Axoum, berceau du christianisme éthiopien, est au cœur de ces célébrations traditionnelles où rites, processions et jeûne rythment la semaine sainte.
Pâques est la plus importante des neuf grandes fêtes liturgiques des chrétiens éthiopiens. Ce jour de la Résurrection du Christ marque la fin du grand carême de 56 jours strictement suivi par les fidèles, en particulier durant la semaine sainte. Une surprenante plongée dans une tradition chrétienne africaine qui remonte au IVe siècle.
Tout commence à Axoum, une ville située tout au Nord de l’Éthiopie, où selon la tradition locale, l’église Notre-Dame-de-Sion conserverait l’Arche d’alliance rapportée de Jérusalem par Ménélik. Ce dernier, né des amours du roi Salomon et de Makeda, la reine de Saba — en fait Axoum selon les Éthiopiens — est le premier des nouveaux David, sacré par son père, et ancêtre de tous les rois salomonides qui règneront sur l’Éthiopie jusqu’à Haïlé Sélassié.
Les fouilles archéologiques ont confirmé l’existence d’un grand royaume axoumite dès le début de notre ère. Un de ses rois, Ezana, se convertit au christianisme vers 350, entraînant tout son peuple dans cette nouvelle croyance ravivée au fil des siècles par des missionnaires syriens, bien que l’église d’Abyssinie soit rattachée au patriarcat copte d’Alexandrie jusqu’en 1959.
La conquête musulmane isolera petit à petit l’Éthiopie, donnant naissance à un christianisme syncrétique qui mêle traditions juives, africaines et byzantines, chapeauté par un clergé très puissant qui dicte le quotidien des fidèles au fil du calendrier julien. En découle ainsi les interdictions alimentaires, les 180 jours de jeûne, l’observance stricte de la Loi mosaïque, les rites de purification, et le nombre impressionnant de fêtes religieuses - dont quantité sont dédiées à Marie.
Photographie de la première guerre italo-éthiopienne (1895-1896)
Toutefois, la Passion du Christ constitue l’apogée des commémorations liturgiques qui démarrent à Axoum pour la fête des Rameaux, appelée Hosanna. Le samedi après-midi, sur la place centrale, le patriarche est assis sous l’imposant sycomore séculaire avec d’autres membres éminents du clergé. Tout autour, la foule se presse pour assister à l’entrée triomphale du Christ : un dignitaire conduit un ânon couvert d’un tapis, suivi par les jeunes lévites qui agitent des palmes et acclament le Christ conformément au texte de saint Mathieu.
Dans l’assemblée, on se fiance avec la douleur du Christ en enfilant une bague de forme pyramidale tressée en brins de palme. Cette cérémonie des Rameaux est réitérée de manière plus solennelle le lendemain lors de la messe devant l’église Notre-Dame-de-Sion.
Les temps forts de la semaine sainte sont le lavement des pieds des pèlerins, accompli dans chaque église par le doyen des prêtres le jeudi, puis la procession du catafalque du Christ mort le vendredi soir. Ce jour de pénitence extrême, les fidèles multiplient les prosternations devant les portes du saint des saints (maqdas) ouvertes en cette occasion.
Le samedi matin, on lave ses vêtements et on fait les derniers achats pour la grande réunion familiale de Pâques : les herbes dont on garnira le sol de la maison, le café vert, le beurre, les épices, et la chèvre ou le mouton qui sera égorgé par le chef de famille.
A la nuit tombée, les familles toutes vêtues de blanc rejoignent l’enceinte de l’église pour la veillée. Les prêtres enchaînent sans faiblir la lecture de la Révélation de Jean, des Psaumes et les chants monocordes accompagnés de mouvements lents des bâtons de prière.
A l’approche de minuit, heure de la Résurrection, les fidèles épuisés — pour certains, le jeûne est complet depuis qu’ils ont partagé le jeudi soir le gwelban, une galette à base de blé cuit et de haricots écrasés — s’animent peu à peu. On noue un jonc béni (qatama) autour de la tête et on allume les cierges, symboles de la descente de la lumière céleste. Résonnent alors, pour la première fois depuis six jours, les tambours.
Les youyous fusent, on frappe joyeusement dans les mains tandis que les clercs dansent et que les prêtres déambulent avec l’icône de la Résurrection et les croix abritées sous les parapluies liturgiques chamarrés. Le jeûne est rompu vers 3h du matin avec un verre de lait et du pain.
Le dimanche de Pâques est un jour faste, en famille, durant lequel on consomme surtout de la viande crue et de la bière locale.
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