L'Italie du Sud
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L'Italie du Sud rassemble cinq régions dont les spécificités les rendent uniques dans la péninsule, ce sont les Abruzzes et le Molise, la Campanie, les Pouilles, la Basilicate et la Calabre, soit ce qu'englobait le Royaume de Naples en 1806. On pourrait ne voir, dans l'Italie du Sud, qu'une terre dolente sous un soleil ardent… Ce serait une erreur ! Cette terre a une longue histoire inscrite dans chaque pierre, sur chaque route, autrefois appelées via, dessinées par des peuples qui se déplaçaient facilement et qui ont laissé des traces que l’histoire voire la légende ne se lassent pas de nous révéler.
L'Italie du Sud rassemble cinq régions dont les spécificités les rendent uniques dans la péninsule, ce sont les Abruzzes et le Molise, la Campanie, les Pouilles, la Basilicate et la Calabre, soit ce qu'englobait le Royaume de Naples en 1806.
On pourrait ne voir, dans l'Italie du Sud, qu'une terre dolente sous un soleil ardent… Ce serait une erreur ! Cette terre a une longue histoire inscrite dans chaque pierre, sur chaque route, autrefois appelées via, dessinées par des peuples qui se déplaçaient facilement et qui ont laissé des traces que l’histoire voire la légende ne se lassent pas de nous révéler.
Parmi les occupants qui ont eu une grande importance, il y a les Étrusques et leur confédération très puissante qui dura du VIIIè jusqu'au IIIè siècle avant notre ère, et s'étendit au sud jusqu'à Velitrae et Capoue dont les « délices » firent perdre la tête à Hannibal. Les côtes méridionales de l'Italie furent colonisées par les Grecs, formant ainsi la Grande Grèce, avec des villes comme Cuma, Naples, Paestum et Tarente. Au même moment, selon la légende, Romulus fonde Rome...
L'Italie du Sud fera ensuite partie de l'Empire romain pour des siècles, bénéficiant donc de protection face à tous les envahisseurs qui tenteraient d'y prendre pied. Ainsi passe le Haut Empire avec les dynasties des Julio-Claudiens, des Flaviens, des Antonins et des Sévères, puis le Bas Empire avec les règnes de Dioclétien et de Constantin. Celui-ci choisit Constantinople comme capitale.
Rome n'était plus dans Rome… Au Vè siècle, arrive Odoacre, le Germain, il signe la fin de l'Empire romain d'Occident, au profit de l'Empire romain d'Orient qui durera jusqu'en 1453, date de la chute de Constantinople. Au VIè siècle, l'empereur romain d'Orient, Justinien, reconquiert l'Italie.
Les Normands apparaissent au XIè siècle et s'installent en Italie du Sud et en Sicile. A l'aube du XIVè siècle, la dynastie d'Anjou s'établit à Naples. Par la suite, le royaume de Naples change souvent de mains, Alphonse V, roi d'Aragon devient roi des « Deux Siciles ». C'est à partir de cette époque que le Nord et le Centre de l'Italie se transforment grâce au dynamisme, au commerce et à l'activité bancaire qui en découle.
Le Sud, lui, garde ses structures féodales fondées sur la grande propriété et s'installe dans une certaine indolence qui lui sera reprochée par un Nord débordant d'activités. En 1806, Napoléon installe son frère Joseph sur le trône de Naples. Deux ans plus tard, Joseph est envoyé en Espagne et c'est Caroline, sa sœur et son époux, le maréchal Murat, qui le remplacent. Leur résidence à Naples est très émouvante à visiter, elle sert de cadre au beau musée Capodimonte.
De voyages en Italie du Sud, on retiendra aussi une gastronomie bien ensoleillée. Les diverses régions offrent un terrain privilégié aux agrumes et à l'olivier, à la vigne bien sûr, mais aussi à la tomate, aux aubergines, aux poivrons, à l'artichaut, tous ces produits absorbent les rayons ardents et nous les restituent en saveurs rehaussées par la présence de l'ail, de l'oignon et de l'huile d'olive.
Les fabriques de pâtes y sont nombreuses et la pizza a vu le jour à Naples. Les vins sont à l'image du terroir, généreux et sensibles, les blancs de Campanie, les rosés et rouges des Pouilles, le rouge de Calabre, l'exquis Montepulciano des Abruzzes…
Tous ces vins accompagnent les trésors venus de la mer en raison de l'omniprésence des côtes. Enfin, ce Sud s'enorgueillit des meilleurs fromages comme la mozzarella di bufala, la ricotta, le provolone, le pecorino de brebis, des fromages de chèvre à y perdre le nord ! Un repas ne se termine pas sans une dégustation de Limoncello que l'on fabrique dans toute la région.
Le Sud de l'Italie envahit tous nos sens et de manière durable !
Les régions qui forment l'Italie du Sud sont des joyaux souvent gardés par les montagnes de l’Apennin qui auraient pu les isoler, mais leurs larges ouvertures sur la mer ont compensé cet effet et les a offertes à la convoitise des pays limitrophes mais aussi d'empires lointains. On peut dire que le cœur des petites villes est resté bien souvent figé dans le temps, et c'est réjouissant à voir.
Est-ce pour cette raison que les populations gardent jalousement leurs coutumes et le goût profondément enraciné de leur terroir ? Le seul véritable ennemi est le tremblement de terre qui détruit sans concessions et forge un sentiment de forte solidarité quand parle la terre.
Dotées d'un rivage pittoresque sur l'Adriatique, les Abruzzes cultivent mille savoirs et mille saveurs. Plusieurs parcs en préservent les beautés naturelles comme le Parc national du Grand Sasso qui englobe des chaînes de montagnes culminant à près de 3000m. Au XVIIIe siècle, le safran fait la renommée du village de Navelli. Il faut voir, à la fin de l’été, les hauts plateaux couverts des fleurs mauves des crocus sativus.
Pescara est un des plus gros ports sur l’Adriatique et la ville natale de Gabriele d’Annunzio. A quelques 20 km, bâtie au sommet d’une colline couverte d’oliviers, Chieti, appelée aussi « balcon des Abruzzes » avec des origines gréco-latines, est tout à fait représentative des petites cités anciennes, posées dans un environnement plus que séduisant.
C’est sans doute dans cette ville que le choix des Bourbons d'Espagne l’emporta face aux français, incluant la région dans le Royaume des Deux-Siciles, en attendant l’unification tardive de l’Italie. L’Aquila, capitale régionale, fondée au XIIIè siècle par la réunion de 99 châteaux a été très éprouvée par le tremblement de terre de 2009 qui a fait d’énormes dégâts.
Elle reste un témoignage des civilisations qui l’avaient adoptée comme capitale. Atri est l'une des villes les plus anciennes : elle aurait donné son nom à la mer Adriatique qu'elle surplombe. La plus grande découverte archéologique est sans doute la sculpture du guerrier de Capestrano, haute de 2,10 mètres et reconnaissable à son couvre-chef immense, elle aurait été sculptée cinq siècles avant notre ère.
Sulmone plus au sud ouest est la ville natale du poète Ovide. Lorsque le regard évalue la beauté des champs d’oliviers, adossés aux vignes plantureuses, celle des champs plantés d’amandiers, en pente douce, auprès desquels de solides jardins potagers sont implantés autour des fermes, sous un soleil rassurant, alors qu’au loin paissent les troupeaux de moutons, il faut penser aux gens qui ont fait ce pays et qui l’ont préservé.
Tout, ici, est calme, jaloux de ses traditions, de ses fêtes égrenées tout au long de l'année, où l'on célèbre les saints patrons à grand renfort de processions. Le Molise, tout proche, est apprécié pour ses plages de sable peu fréquentées, ses villages perchés, ses forteresses gardées par les montagnes alentour et les vestiges romains.
Les Pouilles, l'ancienne Apulie romaine devenue la Puglia est secrète, elle raconte une histoire épique forgée par des personnages hauts en couleurs… Par sa situation, elle fut toujours à la croisée des mondes, entre Orient et Occident et si, face aux eaux turquoise de l'Adriatique, se dressent les fières cathédrales romanes, les mosaïques d'Otrante, quant à elles évoquent les fastes de Byzance.
Tarente porte les couleurs de la Grande Grèce. Lecce, capitale culturelle montre un baroque étourdissant, tandis que l'énigmatique Castel del Monte, château que Frédéric II de Souabe édifia au XIIIè siècle défie les amateurs d'ésotérisme avec la symbolique du chiffre 8. Remontant vers Bari, on trouve de petites villes sur la mer comme Ostuni la Blanche, Monopoli (ville unique en grec), petit port ancien, Polignano accrochée à une falaise.
Mais c’est aussi la première région viticole d’Italie, elle donne des vins à la robe sombre et au bouquet épicé. C'est aussi la région des « Trulli », petites maisons blanches avec un toit conique de pierres plates, réunies en quartiers, on peut les comparer aux bories de Provence.
Terre paysanne, restée longtemps silencieuse, mystérieuse, la Basilicate nous offre une entrée sur la mer Tyrrhénienne aux eaux turquoise et une sur la mer Ionienne. Matera suggère un incroyable décor biblique avec un habitat troglodytique : les Sassi, ce qui lui vaut d’être classée par l’UNESCO, mais aussi, de très belles églises rupestres. Nombreux sont les cinéastes qui ont utilisé ces décors.
Parmi les plus célèbres, Pasolini et son « Evangile selon Saint Matthieu » ou Francesco Rosi pour « Le Christ s'est arrêté à Eboli ». C’est à Venosa, immense parc archéologique, que naquit le poète latin, Horace. La traversée du parc national du Pollino conduit à Maratea et sa côte rocailleuse surmontée d'un Christ géant tourné vers la terre...
La pointe de la Botte s'appelle** la Calabre**. Terre secrète, faite de falaises calcaires plongeant dans la mer Tyrrhénienne d'un côté ou de récifs de granit encadrant de belles plages sur la mer Ionienne. Entre l'extrême pointe et la Sicile, le détroit de Messine attend depuis des décennies que les mafias s'accordent sur le projet d'un pont !
Le parc National de la Sila semble une oasis dans un paysage de terres plus ou moins arides tout comme le Massif de l'Aspromonte ou celui de Pollino. A Regio di Calabria, anéantie par le tremblement de terre de 1908, il ne faut pas manquer le Musée archéologique qui renferme des trésors attestant de la présence grecque au temps de la « Magna Grecia », comme les deux bronzes de Riace, du Vè Siècle avant notre ère, découverts au fond de la mer en 1972 : ils sont d'une beauté et d'une finesse stupéfiantes. Des villes comme Cosenza, Cantarazo, Crotone, Tropea ou encore Scilla parlent de Carthage, Byzance, de Grèce, les forteresses sont l’œuvre de Normands (Robert de Hauteville dit le Guiscard) et aussi de Templiers…
La Campanie offre ce qu'on peut rêver de mieux en matière d'archéologie grâce à ce Vésuve toujours menaçant qui a figé dans la cendre la vie des habitants de Pompéi, d'Herculanum et de Paestum, en l'an 79 de notre ère. Si, pour l'amateur c'est un must, il reste encore bien des beautés à découvrir dans cette région.
Naples pour commencer que l'on qualifie de bruyante, éruptive à l'image du volcan qui lui sert de toile de fond, fascinante, spontanée, baroque, religieuse jusqu'à l’idolâtrie… Fondée, selon la légende, par une sirène du nom de Parthénope huit siècle avant J.-C., cité majeure de la Grande Grèce, elle à toujours fait l'objet de convoitises en raison de son port.
Ses richesses touristiques sont incommensurables et il faudrait y séjourner plusieurs semaines mais… voir au moins Spaccanapoli, et les nombreux monuments qui bordent ses deux km de ruelles, assister à une représentation au théâtre San Carlo en évoquant les Bourbons qui l'inaugurèrent en 1737, et Stendhal qui le fréquentait assidûment.
Car Naples a succédé à Venise comme capitale de l'Opéra, tout au long du XVIIIè siècle (on y comptait plus de 40 salles d'Opéra). Quant aux castrats, formés à Naples, ils étaient l'objet d'un culte inouï dans toute l'Europe. Visiter absolument le Musée Archéologique et celui de Capodimonte. A l'intérieur des terres Caserte, palais royal des Bourbons, gigantesque avec 1200 pièces, dû à Vanvitelli, était destiné à rivaliser avec Versailles.
Aborder enfin la baie de Naples et ses îles: Procida, la plus petite et la moins touristique mais sans doute la plus charmante, c'est « L'Ile d'Arturo » d'Elsa Morante ; c'est aussi l'île du film « Le Facteur » où Philippe Noiret incarnait Pablo Neruda en exil. Ischia et sa belle végétation, ses villages et ses eaux thermales connues depuis l'Antiquité, Capri qu'adoptèrent les empereurs Auguste et Tibère en raison de son climat et de sa végétation, redécouverte au XIXè siècle par le monde des arts et du spectacle et par un certain Axel Munthe, médecin suédois qui y écrivit le fameux « Livre de San Michele ».
De retour par Sorrento, on prendra la route côtière vers Positano dont on ne peut oublier les terrasses sur la mer qui respirent le souvenir des habitués des années 1950, Picasso, Cocteau, Noureiev et une pléiade de vedettes du cinéma. Suivra la côte amalfitaine, la grotte d’Émeraude, la cathédrale d'Amalfi et enfin Ravello, accroché à une colline couverte de citronniers, élue par de nombreux artistes, écrivains et musiciens au nombre desquels Richard Wagner.
L'architecte Niemeyer y a conçu un auditorium pour honorer le Maître. Chaque année un Festival de musique classique et lyrique s'y tient et également des concerts sont donnés au printemps et à l'automne dans les jardins de la Villa Rufolo. Au bout de cette route, Salerne dont la vieille ville est pleine de charme.
Les soirs d'été, toute l'Italie du Sud s'anime autour des placettes, il y fait bon flâner, regarder, écouter les petits orchestres locaux en dégustant les délicieux granités de citron.
I.A.
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