Les rendez-vous de l’art : « L’architecture romane, un nouveau langage mystique », Cycle de 5 conférences le 23 et 30 novembre, le 7, 14 et 21 décembre - au tarif de 39 € (incluant les Replay)
Le 23 novembre 2023 à 17:00
Conférences culturelles en ligne (en direct)
L’architecture romane, un nouveau langage mystique A partir de l’an Mil, un nouveau langage stylistique aux formes puissantes exprime la spiritualité médiévale : l’église construite par l’homme est alors le Corps mystique du Christ et le reflet terrestre de la Jérusalem céleste. Après une période de tâtonnements et d’essais parfois atypiques, s’élabore une conception nouvelle l’architecture, dont chaque élément participe à l’équilibre d’ensemble. Le long des chemins de Saint-Jacques de Compostelle s’élèvent des abbayes où souffle l’esprit roman : les volumes ouvrent les uns sur les autres, les différentes parties de l’édifice s’étagent, liés entre eux par un lien organique. On pense connaître approximativement ce qu’est l’art roman, mais beaucoup d’idées reçues et de théories dépassées circulent encore de nos jours, par exemple que l’architecture des sanctuaires romans est liée exclusivement à la voûte en berceau, qu’elle a des sources d’inspiration arméniennes ou géorgiennes, qu’elle était l’œuvre d’équipes itinérantes… Il faut se replonger dans les circonstances de la création romane, un monde en expansion démographique qui cherche à innover dans les églises qui se multiplient alors, en fonction de nouveaux impératifs liturgiques. Le monde monastique, églises abbatiales et prieurés, joue alors un rôle moteur mais pas exclusif. L’art roman affirme son attachement à l’Antiquité, à Saint-Bénigne de Dijon ou à Saint-Benoît-sur-Loire par exemple, ainsi qu’aux récentes innovations carolingiennes, mais il introduit de nouvelles notions : interdépendance des éléments architecturaux dont la voûte constitue un des éléments importants, notion de rythme qui partitionne les surfaces murales au moyen de la travée, nouveau décor, en particulier sur les chapiteaux qui souvent racontent une histoire… A l’aube du XIIe siècle, la phase de recherches du siècle précédent débouche sur une forme de rationalisation et de cohérence.
1- Qu’est-ce que « l’art roman » ? Les conditions de la création de l’art roman. Le rôle moteur de l’Eglise dans la société féodale, le renouveau monastique et canonial, les chantiers et leurs commanditaires.
2- Les premières tentatives : chevets, transepts, nefs, façades, clochers, structures murales… L’héritage antique et carolingien progressivement transformé. De nouvelles structure hiérarchisées, des plans de plus en plus complexes. Les ambitions limitées des premières voûtes.
3- De nouveaux équilibres au milieu du XIe siècle. Une architecture de pierre taillée remplace progressivement les maçonneries, les espaces s’ouvrent les uns sur les autres avec une meilleure maîtrise des structures. Un nouvel intérêt pour la voûte : éclairer ou voûter ?
4- L’omniprésence du décor. Les recherches sur la plastique murale, les plaques sculptées, le renouveau des chapiteaux. La peinture murale et le vitrail, le goût de la couleur.
5- A l’aube du XIIe siècle, des solutions techniques renouvelées. Des voûtes en berceau brisé, de nouvelles élévations pour mieux diffuser la lumière, un goût de l’exploit et de la démesure, le développement des tympans sculptés.